- peille
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• 1174; provenç. pelha, lat. pilleus, a « feutre »♦ Techn. (surtout plur.) Chiffon utilisé dans la fabrication du papier. ⊗ HOM. Paye.peillen. f. TECH (Le plus souvent au Plur.) Chiffon utilisé pour la fabrication du papier.|| (France rég.) Vieux chiffon.⇒PEILLE, subst. fém.Chiffon servant à fabriquer du papier. (Dict.XIXe et XXes.).REM. Peillarot, subst. masc., région. (Auvergne, Limousin). Chiffonnier. On avait du foie de veau, de la saucisse, quelquefois du lapin (on en vendait la peau au «peillarot») (M. BAILLY, Le Piosou, Saint-Étienne, Le Hénaff, 1982 [1980], p.82).Prononc.:[
]. Étymol. et Hist. 1174-78 «vêtement en guenille; haillon, loque, chiffon» (ÉTIENNE DE FOUGÈRES, Manières, éd. R. Anthony Lodge, 866), cf. avoir la crosle peille «frissonner» (ID., ibid., 1070); spéc. 1631, 1er avr. «chiffon servant à fabriquer du papier» (doc. Arch. Charente, E 962 ds HAVARD t.4, p.176), demeuré en usage dans le centre du domaine d'oïl (JAUB. au sens de «papier de rebut; chiffon»; cf. 1846, SAND, Mare au diable, 205; v. aussi L. VINCENT, Lang. et style rust. Sand, pp.169-170) et le domaine fr.-prov., v. FEW t.8, p.494a. Du lat.
(d'orig. discutée, v. ERN.-MEILLET) «bonnet d'homme, de caractère rituel, fait, à l'origine, d'une peau de brebis non rasée, que portaient les pontifes, les flamines... et que l'on donnait aux esclaves en signe d'affranchissement» puis au Moy. Âge «manteau à capuchon» (XIes. ds H. RÖNSCH, Lexicalisches aus Leidener lat.Juvenalscholien der Karolingerzeit ds Rom. Forsch. t.2, 1883, p.311: rustica casula vel pilleum). Mot demeuré bien vivant dans tout le domaine d'oc, aux sens 1 de «guenille, haillon» (dep.2e quart XIIes. MARCABRU, Al prim, 12 ds OEuvres, éd. J.M.L. Déjeanne, p.13: peilla) et 2 de «vêtement» (dep. 1265-78 PEIRE CARDINAL, Jhesus Cristz, 33 ds OEuvres, éd. R. Lavaud, p.332: peilhas).
peille [pɛj] n. f.❖♦ Techn. (surtout plur.). Chiffon utilisé dans la fabrication du papier.❖DÉR. Peiller.HOM. Paye, formes du v. payer.
Encyclopédie Universelle. 2012.